Quand le privé se rend visible, la parole se libère Chronique de mai Loïc K.

mardi 28 mai 2019


Ce 16 mai, devant la permanence de M. Ferrand, nous étions environ 200 salarié.e.s de l’enseignement privé du finistère : personnels OGEC, enseignant.e.s du 1er et 2nd degré, AESH. L’intersyndical du privé a ainsi porté ses fruits car dans toute la france le même jour les collègues étaient mobilisés.

Pour dire que les réformes Blanquer ne nous inspiraient aucune confiance. Pour dire aussi que la situation des salarié.e.s de l’enseignement privé ne nous convient pas : perte de maîtrise du travail, situation de précarité de nombreux salariés, incitation au bénévolat,…

Mais le plus important peut-être c’est d’être sorti du silence. En dessin, en chanson, en sketch, au micro, dans la presse, sur les réseaux sociaux ou juste en discutant entre collègues.

Nous avons ainsi rappeler que si nos métiers nous passionnent, ils sont aussi un travail.

Avec Albine c’est ce que nous voulions faire. Donner à voir nos situations de travail, contextualiser la réforme dans un temps plus long, dire que nous ne voyons pas nos collègues du public comme des concurrents,… Alors on a écrit un texte, prévu une sono. Et inviter celles et ceux qui le voulaient à témoigner.

L’intervention est ici :
https://youtu.be/bN9IyokVjX0

Surtout nous voulions dire que l’on peut relever la tête, passer du refus à la proposition. Passer du non au oui. Mais on n’a pas eu le temps, on sentait qu’il fallait passer le micro.

Alors voici la fin de l’intervention que nous avions prévu :

Car le silence nous pouvons le rompre. L’inverse du silence c’est bruissement, chuchotement, puis conversation, animation, voire agitation et tumulte !
Et déjà ce silence commence à se rompre, dans le privé aussi beaucoup de profs ont su investir le hashtag pas de vagues et les stylos rouges. Et maintenant cette intersyndicale inédite et historique ! Alors à nous de jouer !

Et quand je dis à nous, je parle d’abord aux titulaires. Car la précarité pousse au silence.
Or tout le monde à le droit à l’expression.
L’inverse de la précarité c’est la sécurité économique. Dans un établissement scolaire, tous les salariés doivent avoir la même sécurité. Qui sont les plus protégés ? Les titulaires. Alors c’est bien simple : nous voulons la même sécurité pour tous : création d’un statut des avs ; titularisation de tous les non-titulaires.
Vous allez me dire que je suis dans l’utopie. D’accord mais mon utopie est l’inverse de celle de Mr Blanquer, mon utopie est l’inverse de celle du MEDEF.

Car contrairement à ce que pense le MEDEF de l’Ecole, nous faisons notre travail. Nous savons faire vivre des établissements scolaires. Nous savons parler aux enfants et aux familles. Et avec passion, nous avons soif de la réussite de tous nos élèves. Mais pas au sens du MEDEF qui souhaite investir nos lycées professionnels pour faire de nos élèves de simples exécutants, pas au sens de Mr Blanquer et de ses réformes qui instaurent sélection, stress angoisse et la compétition entres établissements….mais au sens où chacun s’émancipe, vive la vie qui lui corresponde, à égalité avec les autres.

Aujourd’hui n’est qu’une étape, un moment où l’on s’adresse à travers vous M. Ferrand, à tous ceux qui veulent nous gouverner : les enseignants du privé ne sont pas rien. Et ils comptent bien se faire entendre !

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